Le trophée est dans leurs mains
Gardiens vainqueurs de l'EURO
2020 Gianluigi Donnarumma (Italie)
2016 Rui Patrício (Portugal)
2012 Iker Casillas (Espagne)
2008 Iker Casillas (Espagne)
2004 Antonis Nikopolidis (Grèce)
2000 Fabien Barthez (France)
1996 Andreas Köpke (Allemagne)
1992 Peter Schmeichel (Danemark)
1988 Hans van Breukelen (Pays-Bas)
1984 Joël Bats (France)
1980 Harald Schumacher (RFA)
1976 Ivo Viktor (Tchécoslovaquie)
1972 Sepp Maier (RFA)
1968 Dino Zoff (Italie)
1964 José Ángel Iribar (Espagne)
1960 Lev Yashin (Union soviétique)
Gianluigi Donnarumma est le dernier arrivé sur la liste des gardiens vainqueurs du trophée, lui qui a stoppé les tirs au but de Jadon Sancho et Bukayo Saka en finale de l'EURO 2020 pour offrir un deuxième titre européen à l'Italie et s'octroyer le prix de Joueur du tournoi. Mais il n'est pas le premier portier à s'être montré décisif.
Peter Schmeichel l’a prouvé lorsque le Danemark a déjoué les pronostics pour s’imposer dans l’édition 1992. John Jensen et Kim Vilfort avaient inscrit les buts de la victoire 2-0 en finale contre l’Allemagne, mais l’arrêt de Schmeichel devant Jürgen Klinsmann en début de match avait déjà donné le ton. "S’il avait marqué, je pense que nous aurions facilement perdu", a reconnu le dernier rempart. "Quand mes coéquipiers m’ont vu sortir cette frappe, ils ont compris que j’étais en grande forme et que je les aiderais. Ça leur a donné des ailes."
La finale de 1976 restera quant à elle dans les annales pour l'illustre tir au but d’Antonín Panenka devant le gardien de l’Allemagne de l’Ouest, Sepp Maier. Mais le portier de la Tchécoslovaquie, Ivo Viktor, a également eu un rôle à jouer, quelque peu inhabituel cependant : "C’est grâce à moi qu’Antonín Panenka est devenu célèbre à jamais", dit-il en souriant.
"J’ai commis une terrible erreur à la dernière minute du temps réglementaire. Je suis sorti sur un centre que j’étais sûr de pouvoir capter sans problème, mais Bernd Hölzenbein m’a devancé et a marqué de la tête. Ensuite, il y a eu la prolongation. Panenka a brillé avec son ballon piqué au centre des cages, mais je lui rappelle parfois que si je n’avais pas fait cette bourde monumentale, personne n’aurait jamais entendu parler de lui."
Les arrêts d’Iker Casillas devant Daniele De Rossi et Antonio Di Natale durant la séance de tirs au but du quart de finale 2008 contre l’Italie ont non seulement changé le cours d’un match, mais également la destinée de tout le football espagnol. "C’était le déclic dont l’Espagne avait besoin pour mettre fin à sa série de défaites dans les grands tournois", explique l’Espagnol. D’un coup, selon les mots de Casillas, tous les doutes de l’Espagne s’étaient envolés. Suivirent deux titres de champion d’Europe et une Coupe du Monde, permettant à Casillas de devenir en 2012 le premier gardien à remporter la coupe Henri Delaunay à deux reprises.
Dino Zoff a eu une influence similaire sur l’équipe d’Italie de son époque, et notamment en 1968, lorsqu’il aida les Azzurri à arracher le nul 1-1 contre la Yougoslavie en finale à Rome, avant de l’emporter 2-0 dans le second match à Naples, quarante-huit heures plus tard. "On ne méritait pas le nul au premier match", se souvient Zoff. "Deux jours plus tard, en revanche, on méritait largement de gagner. J’ai concédé un but en quatre matches lors de la phase finale, mais le plus important ce n’était pas la prestation du gardien, c’était la victoire de l’équipe."
Les gardiens victorieux de l’EURO sont un mélange de murailles infranchissables, à l’instar de Zoff ou du portier grec Antonis Nikopolidis en 2004, et d’anticonformistes, comme le héros de l’Union soviétique de 1960, Lev Yashin. Les deux succès de la France ont également été marqués par des n°1 charismatique : Joël Bats, champion en 1984, était un artiste dans l’âme qui a enregistré des poèmes et un disque pour enfants, "L’Escargot". Le petit rituel de Laurent Blanc, qui consistait à embrasser le crâne rasé de Fabien Barthez avant chaque rencontre, a porté bonheur aux Bleus lors de la campagne 2000.
Les parades décisives ne sont donc pas la seule chose qui permette à un gardien de s’imposer. Champion avec l’Allemagne de l'Ouest en 1972, Maier pensait que le rôle du dernier rempart était tout simple : "Un gardien doit transmettre son calme… et ne doit surtout pas s’endormir !" Sûr, tous les gardiens suivront cette règle à la lettre lors du tirage au sort des éliminatoires de l’UEFA EURO 2016, dimanche à midi (HEC).
UEFA.tv : superbes arrêts en 2016